Description de l'évènement

Mauro Herce, Espagne, 2016, 1 h 14

Embarqué pendant plusieurs mois à bord du My Fair Lady, le réalisateur Mauro Herce livre un portrait hypnotique de ce gigantesque cargo et des marins qui l’habitent, submergés par un monde industrialisé dont ils ne semblent être que de simples engrenages. Dead slow ahead est la vitesse des navires la plus lente en marche avant déterminée, ici, par le cours des matières premières qu’ils transportent. Le rythme hypnotique de sa cadence révèle le mouvement continu de ses machines dévorant leurs travailleurs : les gestes des vieux marins disparaissent sous l’impersonnelle pulsation mécanique du néo-capitalisme du xxie siècle. Peut-être est-ce un bateau à la dérive, à moins que ce ne soit juste le dernier représentant d’une espèce en voie de disparition, dont les moteurs continuent à tourner, inextinguibles. Mauro Herce a imaginé filmer « le dernier navire de l’espèce humaine : un vaisseau à bord duquel l’équipage aurait échappé à la fin du monde, poursuivant ses actions mécaniques et soumis aux exigences de ce monstre d’acier qu’il continue d’entretenir jusqu’à l’inconscience. Dead Slow Ahead dessine les contours de ce cauchemar très contemporain, sans toutefois le condamner ou le dénoncer. Je cherche avant tout à capter les images les plus primitives et essentielles de cet univers où l’homme est tout petit face à une machine de métal qui fait peser sur lui une sentence immense et accablante. »

Scénario : M. Herce, Manuel Munoz.
Image : M. Herce.

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