Le cinéaste Carlos Saura vient de disparaître. C’est l’occasion de rappeler son long compagnonnage avec l’Institut Jean Vigo et en particulier avec son fondateur Marcel Oms.

Une amitié intellectuel marquée, pour leur génération, par un intérêt commun pour la guerre d’Espagne et le franquisme. Le souvenir des bombardement à Madrid pour Saura, la vision des longues files de réfugiés républicains pour le Colliourenc Marcel Oms qui écrira un ouvrage sur La Guerre d’Espagne au cinéma, consacrera deux festivals au sujet et publiera un livre consacré à Carlos Saura.

Toute l’œuvre de Saura des années 60 et 70 est marquée par le traumatisme de la guerre et la société franquiste étouffante. La Chasse, Pepermint frappé, Stress es tres, tres, La Madriguera, Le jardin des délices, Anna et les loups, La cousine Angélique, Cría Cuervos, Maman a cent ans, Elisa vida mía, Dulces Horas ou ¡ Ay, Carmela !, autant de films où le cinéaste explore, de manière plus ou moins allusive afin de contourner la censure, les névroses engendrées dans les couples et les familles par ce traumatisme originel.

Jacques Verdier

Pour cette saison Avril-Juin 2023, sur le thème du #LeFranquismeEnFamille, deux films de Carlos Saura seront projetés dans notre salle Marcel Oms. D’abord le vendredi 26 mai avec Cría Cuervos (#VendredisPolitiques) puis le mardi 30 mai avec La cousine Angélique.

Vendredi 26 mai à 19h

#VendredisPolitiques

Cría Cuervos

Carlos SAURA, Espagne, 1976, 1h49 – DCP
Int : Géraldine Chaplin, Ana Torrent, Conchita Perez…

« Porque te vas. »

Durant les dernières années du franquisme, Ana, une fillette de neuf ans, vit avec ses deux sœurs et sa tante. Dans ce milieu étriqué, Ana étouffe. Enfant taciturne, insomniaque et douée d’une imagination féconde, elle vit toujours à l’ombre du décès prématuré de sa mère et est persuadée qu’elle possède un pouvoir maléfique au point de se croire responsable de la mort de son père.

Le chef-d’œuvre de Carlos Saura, et son plus gros succès, est un troublant film sur l’enfance, dont le pouvoir de fascination ne s’est pas évanoui.

Mardi 30 mai à 19h

La cousine Angélique

La prima Angélica

Carlos SAURA, Espagne, 1973, 1h40 – DCP
Int : José Luis López Vásquez, Lina Canalejas…

Film engagé et exercice virtuose sur la mémoire. En 1973, Luis passe quelques jours chez ses tantes à Ségovie et se souvient de son séjour dans cette maison pendant la guerre civile.

« La cousine Angélique, l’œuvre unique dans laquelle toute une génération se reconnaît, qu’elle soit de gauche, de droite ou indifférente… Ce que Saura a voulu exprimer, c’est que le traumatisme de la guerre dans l’enfance a, dans une certaine mesure, ralenti, voire bloqué, l’accès à la maturité de toute une génération représentée ici par le personnage de Luis. La conséquence en est une série de confusions entre les souvenirs qui fait s’interroger sur les limites de la crédibilité de la mémoire. »

Marcel Oms (Carlos Saura, éd. Edilig)

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