Description de l'évènement

Jeudi 24 novembre – 19h

Inner Lines

Pierre-Yves Vandeweerd (En présence du réalisateur)

France/Belgique, 2022, 1h27 (num.)

Documentaire

Dans le langage militaire, les inner lines sont des itinéraires de secours qui, tout en se situant à proximité des lignes adverses, échappent aux moyens de contrôles et permettent de prendre la fuite.

Autour du mont Ararat, en Turquie et en Arménie, des messagers et leurs pigeons voyageurs parcourent ces voies parallèles, à la rencontre de communautés en prise avec les guerres. Au gré de leurs errances, ils croisent des Yézidis qui ont fui les exactions de Daech et ont trouvé refuge dans des camps de transit en Turquie. Ils se posent aux côtés des derniers survivants du génocide arménien. Ils arpentent le Haut-Karabakh, détruit par la guerre, pour y accompagner des familles endeuillées. Tout au long du récit, des hommes et des femmes témoignent de ce qu’ils ont enduré, de leurs existences brisées, de la vie qui se bat contre la mort. Leurs paroles racontent avant tout la violence infligée par des hommes à d’autres hommes, une violence qui semble éternelle.

Le choix de Pierre-Yves Vandeweerd de tourner ces films en pellicule avec un son non-synchrone crée une vraie poétique du réel qui amène une puissance et une universalité à ce qu’endurent les femmes et les hommes dans des zones déchirées par des conflits et des souvenirs trop lourds à porter. Il rend sensible par le biais du cinéma ce qui reste en général invisible et difficile à saisir : comment l’être humain fait face à ses souffrances et doit trouver un équilibre entre mélancolie et espoir.

Kees Bakker


Questions de frontières

Les regards de Nora Martirosyan et Pierre-Yves Vandeweerd

Avec Nora Martirosyan et Pierre-Yves Vandeweerd l’Institut Jean Vigo accueille deux cinéastes déjà venus dans notre salle pour montrer des œuvres précédentes.

Martirosyan, arménienne d’origine, montpelliéraine d’adoption, plasticienne de formation, a montré chez nous deux de ses courts métrages : Courant d’air et 1937, tous deux ancrés dans son histoire familiale et l’histoire de l’Arménie. Ces films montraient une signature particulière, entre documentaire et cinéma expérimental. Elle revient vers nous avec son premier long métrage de fiction Si le vent tombe.

Pierre-Yves Vandeweerd, belge d’origine, lozérien d’adoption, anthropologue de formation, est un habitué de l’Institut Jean Vigo. Son œuvre se caractérise par une approche cinématographique à part entière : il tourne en pellicule, enregistre le son à part des images, pour créer une poétique singulière et reconnaissable. Son précédent film, Les éternels était déjà tourné en Haut-Karabakh, où il retourne pour Inner Lines. Cette province arménienne, rattachée à l’Azerbaïdjan en 1920, avait revendiqué son indépendance au moment de la chute de l’Union soviétique, en 1991. Au terme d’une guerre de trois ans avec l’Azerbaïdjan, un cessez-le-feu avait été signé en 1994. Mais le territoire est resté le théâtre d’un conflit latent, jusqu’à ce qu’une nouvelle guerre, déclenchée en septembre 2020 par l’Azerbaïdjan change la donne. Nous avons voulu croiser leurs regards sur cette zone de conflit – longtemps oubliée – parce qu’aussi bien Martirosyan que Vandeweerd cherchent l’âme humaine dans les traumatismes de guerre et ses frontières infranchissables.

Billetterie

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