Lycéens et apprentis au cinéma est un dispositif scolaire qui s’inscrit dans la politique de sensibilisation et d’éducation artistique du jeune public conduite par le CNC.
Dans ce cadre, les lycéens et les apprentis découvrent des œuvres cinématographiques lors de projections organisées spécialement à leur intention dans les salles de cinéma. Grâce au travail pédagogique d’accompagnement conduit par les enseignants et les partenaires culturels, ils se constituent les bases d’une culture cinématographique.
En Languedoc-Roussillon, le choix a été fait d’accompagner les films par des interventions en classe d’artistes et de professionnels du cinéma. Chaque classe bénéficie donc de 3h d’atelier. Par ailleurs, la projection de l’un des films du programme est précédée d’un court-métrage méditerranéen, en présence des réalisateurs ou producteurs, en partenariat avec le Festival Cinéma Méditerranéen de Montpellier.
1er trimestre :
En liberté !
Pierre Salvadori, France, 2018, 1h48
Prévisionnage le
Yvonne jeune inspectrice de police, découvre que son mari, le capitaine Santi, héros local tombé au combat, n’était pas le flic courageux et intègre qu’elle croyait mais un véritable ripou. Déterminée à réparer les torts commis par ce dernier, elle va croiser le chemin d’Antoine injustement incarcéré par Santi pendant huit longues années. Une rencontre inattendue et folle qui va dynamiter leurs vies à tous les deux.
« Pierre Salvadori a imaginé une histoire tragique qui aurait pu prêter à la réalisation d’un film très sombre et se prenant au sérieux comme le cinéma français sait nous en proposer régulièrement. Mais Salvadori va la traiter sur un mode délirant. De cette imbrication du dramatique et du burlesque, l’un renforçant l’autre, surgit un ton complètement original qui va durer tout le temps du film sans jamais lasser. » (culturebox)
« Si Adèle Haenel et Pio Marmaï sont de formidables cinglés attachants, les victimes collatérales Audrey Tautou et Damien Bonnard sont tout aussi brillants. D’une générosité folle aussi bien dans l’humour que dans l’émotion, En liberté ! est une réussite qui prouve que la comédie n’est jamais aussi belle que lorsqu’elle ose. » (Cinemateaser)
2ème trimestre :
Blow out
Brian de Palma, USA, 1982, 1h47
Jack Terry, bruiteur pour une boîte produisant des films de série Z, enregistre des sons naturels sur les bords d’un plan d’eau quand il est témoin d’un spectaculaire accident de voiture… Dans Blow Out Brian De Palma décrit une perte de confiance face à la plupart des institutions américaines (politique, police, journalisme…). Le film rappelle que le réalisateur appartient à une génération qui a pris de plein fouet l’assassinat des deux frères Kennedy, celui de Martin Luther King, la guerre du Vietnam, puis l’affaire du Watergate. Cette crise américaine a contribué à créer chez de nombreux Américains un sentiment de paranoïa, un cynisme consistant à “ne pas croire” dont Blow Out constitue le reflet.
“Filmer l’échec avec maestria. Tel est le cœur de ce thriller, peut-être le meilleur de De Palma, hommage croisé au Blow up d’Antonioni et au Conversation secrète de Coppola. Blow out est tiraillé entre la vie et la mort : la mise en scène, gourmande en morceaux de bravoure, filme les meurtres comme des scènes d’amour. Avec la conviction que le cinéma peut sauver le monde lorsque l’ingénieur du son John Travolta se bricole son propre film, mental comme sur pellicule, pour démontrer l’existence d’un complot. Mais cette énergie tient du désespoir lorsqu’elle est en permanence déjouée par des forces plus grandes (la politique, la fatalité ou même l’amour). Blow out est le dernier grand film des seventies : l’ère du soupçon entamé par le Watergate dégénère, la croisade citoyenne façon Les Hommes du Président y est corrigée par le film d’horreur et un romantisme névrosé, incarnés dans un final absolument bouleversant, à la fois midinette et sordide.” Les Inrockuptibles
3ème trimestre :
Femmes au bord de la crise de nerfs
Pedro Almodovar, Canada, 2011, 2h03
Et le court-métrage Asmahan la Diva de Chloé Mazio
Madrid, fin des années 1980. Pepa (Carmen Maura), une comédienne spécialisée dans le doublage de films, est quittée par son amant – et collègue – Iván (Fernando Guillén). Pepa tente, pour l’heure sans succès, d’entrer en contact avec ce dernier pour lui annoncer une nouvelle d’importance et les concernant tous les deux… Déjà perturbé, le quotidien de Pepa le devient encore un peu plus lorsque Candela (María Barranco), une amie exerçant le métier de mannequin, vient se réfugier chez elle. La jeune femme fuit la police, craignant d’être incriminée dans une tentative d’attentat ourdie par des terroristes chiites. Cherchant par ailleurs à louer l’appartement qu’elle occupait jusqu’ici, Pepa est en quête de nouveaux occupants pour celui-ci. C’est ainsi qu’elle fait bientôt la rencontre d’un jeune couple de locataires potentiels : Carlos (Antonio Banderas) et sa fiancée Marisa (Rossy de Palma). Mais le “hasard” fait étrangement les choses : Carlos est en réalité le fils qu’Iván a eu avec une autre femme, Lucía (Julieta Serrano)…
Le retentissant succès de cette comédie fit surgir Almodóvar sur la scène internationale. Au lieu des scénarios labyrinthiques où il aimait se perdre, il réunit tous les emblèmes de son univers et ficelle un vaudeville où les complications ajoutent à la perfection narrative. Il livre cette fois un film réglé comme du papier à musique, d’une retentissante efficacité. Avec cet exercice de style très contrôlé, le cinéaste prend un nouveau virage : en imposant une fois pour toutes sa marque, en livrant une sorte de manuel pour comprendre son univers, il laisse les clés de la maison Almodóvar à tout le monde et peut refermer la porte tranquille. C’est la dernière fois qu’il tourne avec Carmen Maura, qui a été son égérie depuis ses débuts. Il la retrouvera finalement dans Volver (2006), mais il lui fait là un cadeau d’adieu : il lui donne tout, la filme tout le temps, se grise d’elle, montre toute son importance, pour pouvoir tourner la page. Avec Femmes au bord de la crise de nerfs, Almodóvar fait tout en grand pour ne pas avoir à refaire la même chose tout le temps. En grossissant tout, il ne se laisse qu’une alternative : aller désormais vers le plus subtil, le plus délicat. (Frédéric Strauss, Télérama)
Le contenu pédagogique
Pour les élèves
- Une projection par trimestre dans une salle de cinéma partenaire
- Un dossier pédagogique de 24 pages sur chaque film, élaboré par la BiFi (Bibliothèque du Film), l’APCVL (Atelier de production Centre Val de Loire) ou les Cahiers du cinéma
- Des ateliers (3h)
Pour les professeurs
- Une formation
- Un dossier pédagogique et un DVD du court-métrage programmé
- Un temps de rencontre spécifique pour le choix des films
- Les documents pédagogiques ainsi que des outils complémentaires sont accessibles sur lyceensaucinemalr.org
Le dispositif prévoit
- Copie et documentation (enseignant et élève) envoyés par le C.N.C.
- Présentation du film
- Entrée aux séances : 2,50 euros par élève et par film
- Interventions pédagogiques en classe autour des films prises en charge financièrement par la Région