Des scènes comiques de Concours de bébés en 1908 aux temps des Willy, l’enfant est représenté comme une empreinte d’innocence, de candeur et d’espièglerie.C’est dans The Kid de Chaplin que le cinéma prend véritablement ses racines dans le monde de l’enfance. Une part du rêve naît sur les écrans de cinéma, «un rêve de partage et d’union consacrée entre les âges de la vie». Le cinéma part dans un songe qui l’amène à «apprivoiser» le regard de l’enfant. Il reste le seul à s’imprégner des émotions, des silences, des jardins secrets… du monde enfantin. La France d’entre deux guerres voit s’illustrer trois films qui témoignent de l’enfance révoltée : – Le Petit Chose d’après le roman d’Alphonse Daudet, sous la direction d’André Hugon – Zéro de conduite de Jean Vigo – Les Disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque, lequel Christian-Jaque a mis en scène le jeune Marcel Mouloudji jusqu’en 1945, depuis A Venise une nuit jusqu’à Boule de Suif en passant par L’enfer des anges.La fin de la guerre marque une nouvelle image de l’enfance, déchirée et abattue. Vittorio De Sica parle d’un cinéma qui «montre ce travail de dégradation auquel la justice des hommes soumet les valeurs enfantines, valeurs toutes chaudes de loyauté et d’honnêteté, valeurs qui vont s’effriter et prendre la coloration vert-de-gris du monde adulte.» Ce monde adulte est dénoncé, de manière bouleversante, dans Sciuscia (1946) et Quelque part en Europe (1948).Deux films signent alors la réconciliation entre les deux parties : l’Ecole buissonnière et Les 400 coups. Les cinéastes, respectivement Le Chanois et Truffaut, plongent dans un univers qui fait vivre et revivre des moments d’innocence. Nostalgie et nouvelle vision de l’école, cour de récréation et pensionnat, pupitres de classe et pédagogie Freinet trouvent leur plein effet dans ces oeuvres. Truffaut renouvelle l’expérience de l’école quelques années plus tard en réalisant L’Argent de poche en 1976.L’enfant a servi aussi aux discours idéologiques des peuples. Joselito dans Les deux gamins (1962) en est l’illustration sous le franquisme. A contrario, Cria cuervos de Carlos Saura met à l’écran une enfance déracinée et l’éclatement de la famille, condamnant les valeurs traditionnelles de l’Espagne.Eugenio de Luigi Comencini et La Drôlesse de Jacques Doillon révèlent deux metteurs en scène des enfants de l’Europe. Ces derniers travaillent sur un plan essentiellement psychologique. L’aspect social est, pour sa part, présent avec Laisse béton (1984) et Le Fils du requin (1993) qui emmènent les personnages sur les chemins de l’errance.Beaucoup moins tragiques sont La Guerre des boutons de Yves Robert et La Petite bande de Michel Deville. L’imagination prend le dessus sur la société adulte dénuée de toute fraîcheur et spontanéité. Pour boucler la boucle, parlons du Petit prince a dit (1991) de Christine Pascal. Un sujet poignant filmé avec légèreté et en toute simplicité…un hymne à la vie. Exposition conçue et réalisée par l’Institut Jean Vigo à partir de ses collections. Tarifs et conditions de location : Institut Jean Vigo L’exposition «Les Enfants au Cinéma» consiste en 23 affiches accompagnées d’un texte de présentation et d’un tableau de présentation des affiches. Voici, ci-dessous, les informations sur les films et les affiches représentés : Concours de Bébés de Louis Feuillade et Henri Gambard, France 1908 Dimension: 120×80 Graphiste: Faria Jacques Procédé d’impression: Lithographie Willy n’aime pas la musique Le Petit Poucet Le Kid (The Kid) Le Petit Chose Zéro de conduite Merlusse Les disparus de Saint-Agil Ceux de demain (L’Enfant de troupe) Sciuscia (Sciuscià) Quelque part en Europe (Valahol Európában) L’Ecole buissonnière Les Quatre cent coups de François Truffaut, France 1959 Dimension: 160×120 Graphiste: non signalé Procédé d’impression: Offset (Reprise) Les Deux gamins (Los dos golfillos) La Guerre des boutons L’Argent de poche Cría cuervos Eugenio (Voltati Eugenio) La Drôlesse La petite bande Laisse béton Le Petit Prince a dit Le Fils du requin |