La Guerre des sexes à Hollywood à l’ère du pré-code, en 3 films et une conférence de Jordi Vidal

les 22, 27 et 29 octobre

Cette rétrospective vous propose de (re)découvrir quelques-uns des films
emblématiques de la Warner, produits durant une parenthèse enchantée
dans l’histoire d’Hollywood.

Avant l’instauration du code Hays, code de production établi par les sociétés de production elles-mêmes, sorte d’auto-censure afin d’éviter toute intervention extérieure et mis en place en 1934, il y eut cinq ans où l’industrie cinématographique américaine a joui d’une liberté morale et esthétique sans équivalent. Plus qu’une période, c’est un genre à part entière dans l’histoire du cinéma américain.
Dans le cinéma du pré-code, les femmes prennent le pouvoir à Hollywood : elles ont autant d’ambition que les hommes ; elles ont des désirs qu’elles ne cachent pas et des amants ; la maternité n’est pas non
plus l’essence de leur vocation. Les personnages féminins sont tout sauf
des faire-valoir. Les films sont pensés pour elles et de nouveaux visages
d’actrices apparaissent, où le talent et le jeu l’emporte sur la beauté
plastique conventionnelle.

  • Jeudi 22 octobre à 18h : Conférence de Jordi Vidal* suivie d’un apéro avec l’Atmosphère Bella Ciao et du film L’Ange Blanc de William A. Wellman
  • Mardi 27 octobre à 18h30 : Baby Face, d’Alfred E. Green
  • Jeudi 29 octobre 18h30 : Female de Michael Curtiz

*Jordi Vidal, écrivain et cinéaste perpignanais, il est l’auteur, entre autres, d’un ouvrage sur Stanley Kubrick, Traité du combat moderne ou d’ ouvrages philosophiques comme Servitude et simulacre, Résistance au chaos. Il a initié et permis l’ouverture du Centre d’art contemporain Walter Benjamin à Perpignan.

Jeudi 22 octobre

18h : Conférence de Jordi Vidal :

Au début des années 30, juste avant l’instauration du “Code Hays” (code de censure morale qui a muselé les productions hollywoodiennes) les films disposent d’une totale liberté de ton. On y parle de lutte des classes, on y critique le capitalisme, on y montre des femmes qui assument leurs désirs, luttent, ne sont pas réduites à la maternité ou a des rôles de faire valoir. Cette liberté de ton n’a pas connu d’équivalent dans l’histoire du cinéma, comme le montre un détour par le traitement de ces sujets dans le cinéma actuel et les séries contemporaines.

Suivie d’une pause-apéro, devant la salle de cinéma avec l’Atmosphère Bella Ciao

19h : Projection :

L’Ange Blanc

William A. WELLMAN, USA, 1931, 1h13 (Num.)
Int. : Barbara Stanwyck, Ben Lyon, Joan Blondell…

Une jeune infirmière s’aperçoit qu’un médecin véreux laisse mourir des enfants pour détourner un héritage.
Avec l’intelligence et l’audace (esthétique et politique) qui caractérisent l’œuvre entière du cinéaste, L’Ange Blanc mélange toutes les figures et inquiétudes de la période du pré-code. Les parents et familles riches démissionnaires, les voyous, crapuleux lorsqu’ils s’associent aux puissants, héroïques lorsqu’ils se substituent aux policiers.

Un magnifique portrait de femme et un brûlot sur l’institution hospitalière avec deux des plus grandes actrices du pré-code : Barbara Stanwyck et Joan Blondell.

Mardi 27 octobre

18h30 Projection :

Baby face

Alfred E. GREEN, USA, 1933, 1h16 (Num.)
Int. : Barbara Stanwyck, George Brent…

Lily Powers se fait engager dans une banque new-yorkaise et gravit les échelons de la hiérarchie en utilisant les hommes comme marchepied : les séduisant et les renvoyant quand elle n’en a plus besoin.
Dans ce film, tourné un an avant l’instauration du code Hays, Green métaphorise les étages de l’immeuble de la société où travaille Lily pour illustrer son parcours jusqu’au sommet. Elle effectue son ascension affirmant d’étage en étage son élévation sociale et son pouvoir sexuel.

Un très grand film provocateur qui choqua l’Amérique

Jeudi 29 octobre

18h30 Projection :

Female

Michael CURTIZ, USA, 1933, 1h (Num.)
Int. : Ruth Chatterton, George Brent, Lois Wilson…

« Female montre comment les femmes modernes font la chasse aux hommes » nous dit la bande-annonce du film. La sexualité d’Alison Drake semble régie par le même principe d’efficacité que l’économie capitaliste : elle choisit et consomme ses proies, des employés naïfs qu’elle sélectionne sur leur physique en un regard, avec la même vitesse qu’elle prend des décisions, destinées à accroître le profit de son entreprise.

Un film étonnant dont la liberté de ton laisse poindre une critique du capitalisme

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