Description de l'évènement
# Faire Famille
Mardi 20 mai à 19h
Hommage à Gena Rowlands
Gloria
GLORIA | JOHN CASSAVETES | USA, 1980, 2h03 | DCP
Interprètes : Gena Rowlands, John Adames, Buck Henry, Julie Carmen…
Gloria est une call-girl qui a été la maîtresse d’un parrain de New York. Une amie et voisine lui confie son fils de six ans avant d’être froidement abattue avec sa fille, sa mère et son époux. Ce dernier, ancien comptable de la mafia, avait eu des contacts avec le FBI. Gloria, qui a accepté de s’occuper de l’enfant à contrecoeur, s’enfuit avec lui et avec le précieux livre de comptes de la mafia. Elle connaît bien ceux qui la poursuivent et tente de négocier, mais c’est peine perdue, car la règle est stricte, afin de donner l’exemple il faut tuer l’enfant. S’ensuit alors une cavale dans plusieurs quartiers new yorkais…
Gloria est, chose rare chez John Cassavetes, une oeuvre de commande. Mais on retrouve l’art du cinéaste pour créer de beaux portraits de femme, épaulé comme il se doit par une magistrale Gena Rowlands qui donne une épaisseur magnifique à ce personnage de femme dure qui se protège de l’extérieur par un égoïsme et un instinct de survie qu’elle va devoir mettre au service, pour la première fois, d’un autre.
Car, derrière le récit policier, ce que raconte Cassavetes c’est la rencontre de deux êtres échoués sur les rivages de la société américaine, deux êtres qui apprennent à se connaître, à s’aimer et qui se réinventent une famille. C’est à une plongée dans l’envers du décor que nous invite le cinéaste, la réalité des quartiers pauvres, des ghettos et de toute cette frange de la population qui survit par des petits boulots ou des petites combines.
Bande annonce :
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19588960&cfilm=958.html
# Faire Famille
Comment entendre « faire famille » ? Famille traditionnelle ? Famille recomposée ? Famille atypique ? Voilà des expressions qui interrogent de plus en plus le monde d’aujourd’hui. La philosophe Sophie Galabru, dans un de ses ouvrages (Faire famille, éd. Allary, 2023) s’interroge : « La famille est par essence sous tension car s’entrecroisent en elle l’identité et la différence, la protection et la liberté, la transmission et la séparation. Comment composer avec les départs et les arrivées ? Comment transmettre et recevoir ? Quelle est la valeur des liens de sang ? ».
Comment le cinéma rend-il compte de tous ces bouleversements, de toutes ces mutations ? Il nous fallait pas moins de 5 films pour tenter une approche.
Avec Prince of Broadway le réalisateur de la dernière Palme d’or cannoise Anora nous plonge dans la vie d’un migrant ghanéen se retrouvant soudainement en charge d’un enfant. Leave No Trace de Debra Granik nous parle également d’un père et de sa fille adolescente chez les déclassés de l’Oregon. Comme chez Debra Granik, dans Captain Fantastic de Matt Ross, un père entraîne sa famille à se retirer d’une société qu’il rejette. Pour clore ce cycle américain, Gloria de John Cassavetes nous montre, à travers la fuite d’une femme et d’un enfant poursuivis par la mafia, que les liens du sang ne sont pas toujours les plus importants. Enfin, Ma vie de Courgette, film d’animation français de Claude Barras sur un scénario de Céline Sciamma, nous parle d’un orphelin et de sa « famille », un foyer pour enfants.
Des pères ou mères seuls.les ou leurs substituts, des communautés, souvent victimes d’une économie mondialisée, qui tentent de faire face et de se protéger. Bref, des familles qui n’existent pas de fait mais qui se construisent.
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