Entre Pyrénées et Atlantique coulent des rivières puissantes qu’on appelle les gaves. Les champs de maïs les assoiffent, les barrages bloquent la circulation du saumon. L’activité humaine bouleverse le cycle de l’eau et la biodiversité de la rivière. Des hommes et des femmes tendent leur regard curieux et amoureux vers ce monde fascinant fait de beauté et de désastre.

Dominique Marchais reçoit le Prix Jean Vigo pour La Rivière !

Un film-poème sur le monde rural, une ode à l’eau et la nature : 𝐋a Rivière suit la démarche d’amoureux du patrimoine naturel : scientifiques, agriculteurs, pêcheurs et jeunes personnes, engagés au service des écosystèmes. Il rappelle l’importance de la transition écologique et l’urgence d’agir face au dérèglement climatique.

Dans la Rivière, le cinéaste s’intéresse spécifiquement aux gaves, ces rivières dévalant des montagnes vers la mer dans les Pyrénées-Atlantiques riches en truites et saumon. La culture du maïs, la multiplication des barrages, l’activité humaine en général en perturbent le flux, la vie sinueuse que pêcheurs et scientifiques analysent au prisme de leurs pratiques respectives. Le cinéaste en saisit les maux et splendeurs en mêlant paroles savantes et digressions contemplatives. (Libération)

Le prix Jean-Vigo distingue «l’indépendance d’esprit, la qualité et l’originalité des cinéastes». Le Vigo d’honneur a récompensé cette année la cinéaste Claire Simon.

*Raphaël Lagarde, maître de Conférence à l’Université de Perpignan Via Domitia, est chercheur au Cefrem, Centre de Formation et de Recherche sur les Environnements Méditerranéens, une unité de recherche associée au CNRS. Il s’intéresse depuis longtemps à l’environnement côtier, ce qui le rapproche des problèmes socio-économiques liés aux usages de ce milieu.