Description de l'évènement

# Musidora un mythe en action

Jeudi 27 mars à 19h

Film présenté par Marién Gómez Rodriguez, doctorante en Études Cinématographiques à l’Université Paris III Sorbonne-Nouvelle, elle a consacré une place de choix à Musidora dans la cadre de sa thèse sur la place de l’Espagne dans le cinéma français des années 20.
Elle construit un discours critique quant à l’art et aux innovations cinématographiques, écrivant dans des revues dès 1915. Elle dirige ses propres films, dans lesquels elle joue également, mais un coréalisateur lui est presque toujours imposé. Elle créera alors sa propre société de production la Société des Films Musidora.

Ciné-concert à l’accordéon ! par Virgile Goller

 

Pour Don Carlos

JACQUES LASSEYNE ET MUSIDORA | France, 1921, 1h30 | DCP
Interprètes : Musidora, Stephen Weber, Abel Tarride…

Musidora la célèbre vamp Irma Vep des Vampires, n’est pas qu’une actrice en collants de soie noirs. Elle fut également l’une des premières femmes réalisatrices et même productrice. Pour avoir plus de liberté dans sa pratique cinématographique elle crée en 1918 la société des Films Musidora, maîtrisant ainsi toute la chaîne de production, de l’écriture du scénario à la sortie du film en salles, en passant par l’interprétation.

Après les succès de La Flamme cachée et Vicenta, elle se permet un film ambitieux, adaptation d’une fresque historique d’après le roman éponyme de Pierre Benoît, Pour Don Carlos.

À la fin du XIXe siècle en Espagne, le conflit entre carlistes et bourbons fait rage, et la Capitana Allegria n’hésite pas à se déguiser en sous-préfet ou à séduire les hommes pour gagner à sa cause de nouvelles recrues.
Pierre Benoît insiste auprès de Musidora pour que son ami Jacques Lasseyne, militant carliste qui ne connaît encore rien au cinéma, co-réalise le film avec elle.

Tourné en 1920 au coeur du Pays basque espagnol, le film est le début d’une histoire d’amour entre Musidora et l’Espagne, par sa rencontre avec Antonio Cañero, conseiller technique sur le film. Elle y tourne ainsi ses films suivants, Sol y Sombra et La Tierra de los toros, et s’attache à peindre une Espagne authentique, en décors réels.

Copie 35mm en provenance des collections de la Cinémathèque de Toulouse

 

Billetterie

 

# Musidora un mythe en action

« Une jeunesse tout entière tomba amoureuse de Musidora. À cette magie, à cette attraction, s’ajoutait le charme d’une grande révélation sexuelle. Il appartint au maillot noir de Musidora de préparer la France des pères de familles et des insurgés. Cette magnifique bête d’ombre fut donc notre Vénus et notre déesse Raison. ». Louis Aragon

Musidora incarne la première femme fatale du cinéma : avec le rôle d’Irma Vep, elle est l’espionne sulfureuse du serial de Louis Feuillade, Les Vampires (1915). Cette première « série à succès » a marqué son époque. Le personnage d’Irma Vep lui survit avec une vitalité rare, continuant d’irriguer les imaginaires de cinéphiles. Le réalisateur Olivier Assayas (Clean, Personnal Shopper, Sils Maria…) lui consacre un film en 1996, puis une série produite par HBO et A24 en 2022. En écho aux combats de Musidora contre l’industrie cinématographique, Assayas questionne les conditions de création du cinéma contre la logique d’un monde tourné vers le business et le conformisme.

« Même lorsqu’elle n’est pas vêtue en « vampire », Musidora incarne une femme très en avance sur son temps, à la fois belle et sensuelle, audacieuse et courageuse en toutes situations. Elle nie les frontières de genre : elle s’habille à l’écran en garçon ou en fille, et accepte les missions les plus dangereuses. Et bien qu’on la cantonne à un archétype érotique elle manifeste déjà son ambition créatrice », écrit notre invitée, Marién Gomez Rodriguez.

 

Projections en partenariat avec le Rectorat de l’Académie de Montpellier, dans le cadre de la nouvelle œuvre au baccalauréat Cinéma et audiovisuel.

académie

 

Irma Vep, la série d’Olivier Assayas

Olivier Assayas n’en est pas à sa première incursion dans la série lorsqu’il se lance pour HBO dans le projet Irma Vep, mini-série de 8 épisodes, renouant avec ses premières amours et son film de 1993 avec Maggie Cheung. Le réalisateur avait déjà fait parler de lui avec la diffusion au festival de Cannes du biopic Carlos, série créée par Canal+ sur la vie du terroriste international Ilich Ramírez Sánchez. Avec Irma Vep,  il interroge ainsi les conditions de création d’une fiction et montre comment le cinéma est lié inextricablement aux circuits industriels. Il rend également un fabuleux hommage aux débuts du cinéma.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

En soumettant ce formulaire, j'accepte que les informations saisies soient utilisées dans le cadre de ma demande et de la relation commerciale qui peut en découler avec l'institut Jean Vigo conformément à la politique de confidentialité du site.