Description de l'évènement

Mardi 3 septembre à 18h

Dans le cadre du Festival VISA pour l’Image, l’Institut Jean Vigo invite Lech Kowalski pour présenter son documentaire sur la lutte des ouvriers à La Souterraine, On va tout péter.

Lech Kowalski ?

L’œuvre de Lech Kowalski, formé à l’École d’Arts Visuels de New York, assistant de Shirley Clarke puis de Nam June Paik, accomplit l’idéal d’un cinéma populaire, c’est-à-dire par et pour le peuple, recueillant les manifestations emblématiques de l’énergie expressive en fusion que libèrent les colères, les désirs et les désespoirs contemporains.
Son travail couvre trente ans d’histoire de la contre-culture, plusieurs continents et nombre des figures de la marginalité : musiciens, porn-stars, prostituées, junkies, mercenaires, sans-abris, clandestins, anciens prisonniers, tziganes… On y trouve même un cinéphile (Peter Scarlet en 2003, s’efforçant de ranimer le cinéma en Afghanistan).
Commencée à l’écoute fraternelle des exorcismes punk (Johnny Thunders, les Ramones, les Sex Pistols), avec une brève mais splendide incursion dans l’émergence du hip hop (Breakdance Test), l’œuvre s’élargit progressivement aux situations et révoltes collectives pourvu qu’elles restent aussi rugueuses et spontanées que les prestations vocales d’un Joey Ramone à ses débuts.

Lech Kowalski incarne en cinéma le mouvement punk : excitation maximale à la rencontre de singularités inassimilables qui obligeront le grand corps social inerte à se déplacer lentement, face à face extralucide avec la misère (sociale, mentale, sexuelle…), refus de la préservation de soi, foudroyante crudité stylistique, le trash comme résurrection critique du naturalisme. L’art non comme produit émouvant mais comme émeute productive. Cela nous vaut quelques films désormais fameux : D.0.A. (1981, sur la tournée des Sex Pistols aux États-Unis), On Hitler’s Highway (2002, rencontres de laissés pour compte au long d’une autoroute construite par les nazis et qui mène à Auschwitz), À l’Est du Paradis (2005, portrait de sa mère déportée en Sibérie et autoportrait de l’artiste en déviant américain) et bien d’autres classiques instantanés.

Avec quelques complices, en 2008 Lech Kowalski crée l’entreprise Camera War, usage exemplaire des possibilités logistiques et esthétiques actuelles en matière de guérilla visuelle. “Chacun est en recherche d’une expérience mieux partagée, pure et délivrée des intérêts financiers. La montée de l’activité, de la créativité et de la rébellion à laquelle nous avons assisté en 2008 et 2009 partout dans le monde est une part de la guerre en cours. La fabrique de la propagande et de la publicité ne fonctionne plus aussi bien qu’auparavant. Les corporations paniquent. Les peuples le sentent et s’agitent. Voyons où cette énergie sans repos va nous mener.” (Lech Kowalski, 2010).
(Source : Nicole Brenez, Cinémathèque française, 2010)

 

On va tout péter, Lech KOWALSKI, France, 2019, 1h49

À La Souterraine, Lech Kowalski a filmé, en immersion, la lutte des ouvriers de l’équipementier automobile GM&S, menacés par une liquidation judiciaire.
Trahis par les hommes politiques et par les grands constructeurs automobiles français, ils menacent de tout faire sauter…
“J’étais là, caméra en main, composant mon film grâce au lyrisme déchaîné de ces hommes et de ces femmes, en retrait, mais avec eux.”
En présence du réalisateur et d’un photo journaliste invté au festival VISA pour l’Image

ENTRÉE LIBRE

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