50 ans de cinéma français
Lorsqu’en 1965 quelques jeunes gens groupés autour de Marcel Oms à Perpignan lancent comme un cri “le cinéma français existe-t-il ?” ils savent faire œuvre iconoclaste. Ne moquent-ils pas la prétention de la Nouvelle Vague de réduire l’écran national à ses manières libres ? Ne s’attaquent-ils pas à l’arrogance parisienne ? Il y a chez eux un côté “révolte des gueux” attendrissant, nourri de fierté provinciale, catalane, qui ne le cède en rien pour l’arrogance à celle des revues parisiennes, ces nouveaux salons, détestées. Mais, ce qui devait être un one shoot se prolonge, s’ordonne, se nomme, CONFRONTATION, s’institutionnalise, trouve une aide bienvenue dans les collectivités locales, au premier rang desquelles la Ville de Perpignan, est chroniqué sur le petit écran, accepte même la perspective, en 1969, d’accueillir un des enfants terribles de la Nouvelle Vague, François Truffaut, qui d’ailleurs ne viendra pas.
Aux origines donc de Confrontation, une vaste question : « Le cinéma français existe-t-il ? » l’édition 2014 répond OUI
Il s’agira, dans la programmation, moins d’un bilan exhaustif de tous les créateurs hexagonaux que de souligner certaines tendances qui nous ont paru originales et pertinentes, détaillées par les thématiques retenues : La Nouvelle Vague, et après ? / Les francs-tireurs / Une autre vision de l’Histoire / Cinéma engagé et Cinéma social / Paysages et territoires français. Et en filigrane : Les prix Jean Vigo / Les films tournés en région.
Michel Cadé, président de l’Institut Jean Vigo
Alain Loussouarn, directeur du Festival Confrontation
Revenir sur cinquante ans de cinéma français c’est donc donner la parole à des créateurs qui ont marqué l’Histoire du cinéma mais c’est aussi découvrir, ou redécouvrir, des cinématographies moins connues de réalisateurs et réalisatrices plus jeunes. Le programme de cette cinquantième édition est donc, en ce nom, des plus éclectiques.
Films
Rétrospectives, avant-premières mais aussi séance jeune public et programme de courts-métrages, tous les genres se confrontent durant une semaine.
Expositions
Au delà des films, des expositions. L’Institut Jean Vigo dévoile sa fameuse collection d’affiches et de photos de films du 3 au 26 avril à l’espace Maillol du Palais des Congrès et dans les commerces du centre ville. L’Atelier d’Urbanisme et le Centro Espagnol présentent, quant à eux, des expositions en partenariat avec le festival créant, au cœur de la Ville, un véritable parcours cinématographique et photographique.
Ateliers, Animations
Voir les films, c’est aussi en parler. Confrontation 50 accueille en son sein quelques grands noms du cinéma français tels Alain Cavalier, déjà présent à la première édition du festival, Arnaud des Pallières, Julie Conte, Yassine Qnia, Dominique Marchais ou Yves Caumon qui animent toute la semaine séances, et tables rondes, sur des thématiques actuelles, en compagnie de journalistes et historiens. Des leçons de cinéma, par Claire Denis, Jacques Doillon et Patricia Mazuy, proposent une immersion totale dans l’univers d’un cinéaste.
Lectures, dégustations et soirées parsèment la programmation et complètent ainsi ce panorama d’animations offrant à cette semaine un véritable esprit printanier.
Rencontres Ciné-Jeunes
Tout au long du festival, des projections et des ateliers sont organisées pour les scolaires dans le cadre des RCJ. Rencontres avec les réalisateurs, ateliers pratiques, discussions…