Dans le cadre de notre cycle de programmation à l’année consacré au documentariste Frederick Wiseman, qui s’achèvera en avril prochain avec la encontre avec le réalisateur, la cinémathèque a le plaisir de recevoir Constance Rivière auteure de La Vie des ombres, essai consacré au cinéaste.

Mardi 16 janvier à 18h30 : Rencontre avec Constance Rivière, suivie de la projection de La Dernière lettre.

Constance Rivière

Constance Rivière a écrit sur Frederick Wiseman La vie des ombres. Ni biographie d’un documentariste à l’œil caméra, ni essai sur une humanité à la dérive, le récit de Constance Rivière est un voyage profondément personnel qui ressemble à une filature de détective.

Constance Rivière est directrice générale du Palais de la porte Dorée depuis le 12 septembre 2022.
Ancienne élève de l’École normale supérieure et de l’École nationale d’administration, Constance Rivière a été, de 2012 à 2017, membre du cabinet du Président de la République, en tant que conseillère spéciale en charge de la culture et de la citoyenneté après avoir été directrice adjointe de son cabinet et conseillère en charge des institutions, de la société et des libertés publiques.
De 2017 à 2022, elle a été secrétaire générale du Défenseur des droits. Elle est conseillère d’État. Constance Rivière est également impliquée dans diverses initiatives du champ de la culture et du champ social, en tant que membre des conseils d’administration de Bibliothèques sans frontières, de la Philharmonie de Paris, des Rencontres de la photographie d’Arles, et présidente du conseil d’administration de Place de la Culture qui rapproche les artistes des structures sociales.
Écrivaine, elle est l’auteure de trois romans: Une fille sans histoire, La maison des solitudes, La vie des ombres (éditions Stock).

La Vie des ombres

Extraits de l’ouvrage La vie des ombres de Constance Rivière :
« À mesure que les années passent Frederick Wiseman cherche discrètement ce qui pourrait sauver les hommes »
« Voilà derrière qui je cours : un homme né sage qui s’est un jour mis en tête de découvrir l’Amérique. Celle des invisibles, voix et visages effacés par les logiques institutionnelles. L’Amérique des marges mais aussi de ceux qu’on ne voit plus à force de les croiser tous les jours. Je cours derrière un homme qui, armé de quatre instruments – une caméra 16 mm pour l’image, une perche pour le son, des ciseaux pour la tension et de la colle pour le sens, est parti observer comment vivent les hommes. »
« J’essaie de retrouver Wiseman tel que je l’ai vu la première fois. La seule image qui me revient est elle d’un vieux monsieur joyeux attablé à la table en plastique ‘une cabane de pêcheurs de homard. »

Livre en vente sur place par la librairie Torcatis

La Dernière Lettre

Frederick Wiseman, France, 2002, 1h01

Int : Catherine Samie

Devant un fond blanc, une femme juive relit la dernière lettre qu’elle écrit depuis le ghetto à son fils, quelques jours avant d’être assassinée par les Nazis.

Russe et juive, Anna Semionovna est médecin dans une petite ville d’Ukraine. Ce jour-là, elle écrit une longue lettre à son fils, un physicien célèbre qui vit à l’arrière, loin du front.
Dans cette lettre, elle évoque avec précision son quotidien, mais aussi sa jeunesse, sa vie d’étudiante à Paris, son mariage raté, ses relations avec son fils et tout l’amour qu’elle lui porte. Elle décrit également le comportement des troupes allemandes, la cruauté et les horreurs de l’Occupation.

Il s’agit, pour la première œuvre de fiction du cinéaste, plus d’un essai théorique que d’un véritable film au sens où on l’entend généralement. Avec un propos minimaliste, Wiseman fait véritablement œuvre de cinéaste, dirigeant merveilleusement bien une comédienne, sociétaire à la Comédie Française, rodée depuis des années à ce texte (d’abord joué sur scène), et composant impeccablement son cadre et sa lumière. La première force du film reste donc son actrice, Catherine Samie, seule devant la caméra une heure durant, exprimant en si peu de temps toutes les émotions qu’une femme de son âge, en pareille situation, est capable d’exprimer. Parlant à son fils, riant, pleurant, s’interrogeant sur le sens de la vie et sur l’origine de l’horreur qu’elle est entrain de vivre, elle livre ce qui est probablement l’une des plus belles performances d’actrice de ces dernières années.

Mardi 16 janvier à 18h30 : Rencontre avec Constance Rivière, à propos de Wiseman

19h : projection de La Dernière Lettre

Et, pour clore l’année Wiseman, la rencontre avec le réalisateur !

Deux séances en présence de Frederick Wiseman et de la metteuse en scène Julie Deliquet.

Mercredi 3 avril à 18h30 : Welfare, Frederick Wiseman, USA, 1975, 2h47

Jeudi 4 avril à 18h30 : Monrovia, Indiana, Frederick Wiseman, USA, 2018, 2h23

En partenariat avec le Théâtre de l’Archipel dans le cadre de la représentation de Welfare de Julie Deliquet à l’Archipel les 4 et 5 avril.

Dans le cadre de l’Année du documentaire 2023 et en partenariat avec la Cinémathèque du Documentaire.

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