Description de l'évènement

Jeudi 1er décembre – 19h

La Dénonciation

Jacques Doniol-Valcroze

Tout à fait par hasard, Michel Jussieu est témoin du meurtre d’un journaliste d’extrême droite. Interrogé par la police, il nie toute implication dans ce crime mais refuse de collaborer avec l’enquêteur principal, qui le croit innocent, préférant mener son enquête personnelle…

Troisième long-métrage de Doniol-Valcroze, La Dénonciation est sans doute son film le plus ambitieux, mais aussi le plus -injustement- méconnu. Comme ses camarades Chabrol et Truffaut, le cinéaste est visiblement inspiré par Hitchcock qui, on le sait, est passé maître pour croiser intrigue policière, enjeux politiques et drame psychologique. Dans ce récit d’une noirceur à laquelle renvoient les clairs obscurs et les éclairages expressionnistes, Doniol-Valcroze orchestre une formidable variation autour du thème hitchcockien du «faux coupable». Pourtant, Michel Jussieu est-il vraiment innocent ? Certes il a été le témoin accidentel d’un crime auquel il est totalement étranger. Mais, hanté par son passé, il voit dans ce hasard l’occasion d’une possibilité de rédemption. Et alors même qu’il est foncièrement hostile à l’extrême droite, il préfère taire le nom des assassins. À cet égard, La Dénonciation est une fascinante réflexion sur la porosité entre innocence et culpabilité…

Rarement aura-t-on filmé de manière aussi vertigineuse les atermoiements de l’âme, le déchirement qui nous étreint face à un dilemme moral et l’omniprésence d’un passé cruel qui refuse de s’estomper. (DP)

Marc Crave


En marge de la Nouvelle Vague

Quand on pense à la Nouvelle Vague du cinéma français, des noms viennent immédiatement à l’esprit, de Truffaut à Rohmer en passant par Chabrol et Godard. Mais il y a aussi des réalisateurs, parfois un peu oubliés, qui ont partagé avec ces figures emblématiques un certain nombre de convictions sur ce que devait être le cinéma, prônant un renouvellement dans le tournage, le jeu des acteurs, la manière de filmer la ville ou les sentiments, l’emploi de nouveaux matériels, plus légers… Parmi ces réalisateurs, deux ont joué un rôle non négligeable, même si leur filmographie reste modeste, Alexandre Astruc et Jacques Doniol-Valcroze.

Alexandre Astruc peut être considéré comme un précurseur. Bien avant que François Truffaut ne disserte sur « la politique des auteurs », il a écrit « Naissance d’une nouvelle avant-garde : la caméra-stylo » (L’écran français, 1948) où il saluait le cinéma comme un moyen d’expression autonome et neuf, comparable à la peinture et au roman. Certains historiens du cinéma considèrent que son film Le Rideau cramoisi (1952) est la première œuvre estampillée Nouvelle Vague.

De Jacques Doniol-Valcroze, on retiendra d’abord qu’il fut cofondateur et rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, creuset des grands noms de la Nouvelle Vague. S’il a tenté de diversifier les thèmes de ses films, notamment avec La Dénonciation (1962), il reste surtout un fin analyste des problèmes du couple, mêlant sentiments et libertinage.

Marc Crave

Billetterie

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